Quels sont les emplois à temps partiel ?

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La part des actifs à temps partiel a diminué au cours des cinq dernières années. Selon l’Insee, il s’établissait à 18,1% en 2019, contre 19% en 2014. L’augmentation de l’emploi à temps partiel a été l’un des principaux changements intervenus dans le domaine du travail dans les années 1970 et 1980. Entre 1975 et 2000, le taux d’emploi à temps partiel a doublé, passant de 8,3 % à 17,3 %. Depuis une vingtaine d’années, elle a peu évolué. Si vous examinez le nombre d’emplois (plutôt que les taux), il convient de noter que le nombre d’emplois à temps partiel augmente assez régulièrement jusqu’aux dernières années, et que l’emploi à temps plein connaît des changements brusques.
L’ évolution globale du taux de temps partiel cache le fait que les femmes à temps partiel perdent du terrain : 31 % des femmes étaient à temps partiel à la fin des années 90, contre 28 % aujourd’hui. D’autre part, il est de plus en plus chez les hommes actuellement plus de 8 % touchés, soit deux fois plus qu’au début des années 90. Sur les 4,9 millions d’emplois à temps partiel, 3,8 millions, soit 76 %, sont occupés par des femmes, une proportion qui a légèrement diminué depuis la fin des années 2000, où elle a atteint 82 %. De nombreux facteurs expliquent cet écart, comme les inégalités salariales ou les déséquilibres dans la gestion des tâches ménagères.
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Inégalités
Le temps partiel rassemble des réalités très différentes, allant des emplois qui sont maintenus faute d’attente à temps plein, à temps partiel choisi pour exercer des activités autres que le travail. En moyenne, un peu moins de trois employés à temps partiel sur dix disent vouloir travailler plus et sont considérés comme « souffert » à temps partiel. Ces données sous-estiment le phénomène parce que certains des répondants ont abandonné l’idée pour travailler plus (voir l’encadré ci-dessous). Au total, la proportion de victimes à temps partiel est passée de 25 à 35 % dans les années 90. Depuis, il a évolué entre 28% et 35%. Elle a été considérablement réduite entre 2015 et 2019, période d’amélioration de la situation du marché du travail.
Dans l’ensemble, le temps partiel représente les trois quarts de femmes. Les inégalités sociales et les inégalités entre les sexes sont cumulatives Le temps partiel est deux fois plus fréquent chez les travailleurs (36 % des emplois à temps partiel sont concernés) que chez les cadres (18 %). Au total, un peu plus de 60 000 femmes cadres à temps partiel aimeraient travailler plus, dix fois moins que les femmes employées (620 000). Une grande partie des pauvres sont des femmes sous-qualifiées qui n’ont accès qu’à des emplois dégradés.
Quel avenir pour temps partiel ? La crise liée aux conséquences économiques de Covid-19 aura sans aucun doute pour effet de retour à temps partiel, surtout souffert, parce que certains des actifs accepteront de travailler quelques heures par semaine faute de meilleur travail. À long terme, les évolutions sont loin d’être aussi évidentes. Chez les femmes, le temps partiel reste une option minoritaire et a même tendance à diminuer en raison de l’amélioration du marché du travail à la fin des années 2010. Il y a probablement encore de la place pour les hommes, bien qu’au rythme actuel de progression, il faudrait un siècle pour égaler les taux de temps partiel masculins et féminins. L’évolution du temps partiel dépendra également de l’évolution de la durée légale du travail et des arbitrages entre pouvoir d’achat et temps libre.
A temps partiel souffert, une mesure imparfaite.
Pour mesurer le temps partiel, on demande aux gens s’ils veulent travailler davantage. Une réponse de correspondance « non » – et ne sont donc pas comptés comme employés à temps partiel souffert – simplement parce qu’ils n’ont pas d’autre option possible. Une étude menée par le ministère du Travail détaille les raisons du choix à temps partiel. Environ 30 % des femmes déclarent qu’elles étaient dans ce cas parce qu’elles n’ont pas trouvé à temps plein. Sur les 70 % restants, 33 % ont choisi de « s’occuper d’enfants ou d’un autre membre de la famille » à temps partiel, 16 % pour « avoir du temps libre ou faire des travaux domestiques » et 5,7 % pour des raisons de santé. Pouvons-nous parler d’ « élection » ? Certaines femmes se trouvent dans cette situation parce qu’elles n’ont pas de solutions alternatives en raison du manque de places pour les jeunes enfants ou de la répartition inégale des tâches ménagères.
Notes :
- « Travail à temps partiel », Mathilde Pak, Synthèse stat’ n°4, juin 2013.
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