Depuis janvier 2024, la rémunération des AESH évolue désormais selon une grille indiciaire, rompant avec le système antérieur de CDD renouvelés sans revalorisation systématique. Les nouveaux échelons s’appliquent à tous, qu’il s’agisse d’un contrat initial ou d’un renouvellement, mais entraînent des écarts notables selon l’ancienneté et la quotité de travail.
Certaines indemnités restent conditionnées à la situation personnelle ou au lieu d’exercice, générant des différences de traitement persistantes entre agents. Les perspectives d’évolution salariale demeurent limitées, malgré les annonces officielles de revalorisation.
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Le métier d’AESH en 2025 : missions, statuts et évolution professionnelle
Dans le quotidien des écoles, collèges et lycées, l’accompagnant d’élèves en situation de handicap joue un rôle incontournable dans l’accès à l’éducation. Présent aux côtés des enfants et adolescents, il rend possible l’apprentissage, soutient l’autonomie et permet à chaque élève d’exister au sein du groupe. Les tâches sont multiples : aider à communiquer, accompagner dans les déplacements, faciliter la compréhension en classe, garantir la sécurité. Tout cela se fait main dans la main avec les enseignants et les équipes éducatives, dans une relation de confiance et de collaboration.
Le statut d’AESH s’appuie sur un contrat public de trois ans, renouvelable, puis sur la perspective d’un CDI après six années effectives. Le recrutement s’effectue par le ministère de l’éducation nationale. L’AESH peut être affecté dans un PIAL (pôle inclusif d’accompagnement localisé), organisme coordonnant l’accompagnement dans plusieurs établissements. La gestion dépend alors de la DSDEN ou du rectorat, selon le secteur géographique.
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Dès la prise de poste, 60 heures de formation initiale sont imposées, posant les bases du métier. Par la suite, la formation continue complète ce socle, mais son organisation varie d’une académie à l’autre. Les possibilités d’évolution restent verrouillées : rares sont les passerelles vers d’autres fonctions, faute de reconnaissance pleine de l’expérience acquise ou du diplôme obtenu.
Voici l’essentiel à retenir sur le métier d’AESH en 2025 :
- Missions principales : accompagnement individualisé ou mutualisé, soutien vers l’autonomie, médiation et sécurisation.
- Statut : agent contractuel, CDD renouvelable, CDI accessible après six ans.
- Formation : 60 heures initiales, complétées par une formation continue selon les académies.
- Structure d’affectation : PIAL, école, collège ou lycée.
Malgré la montée en puissance du discours sur l’inclusion, le métier d’AESH se heurte encore à la précarité. La reconnaissance progresse lentement, sans que l’expérience ni le diplôme ne débouchent sur de véritables possibilités d’évolution professionnelle.
Combien gagne un(e) AESH aujourd’hui ? Focus sur les grilles salariales et les catégories
Le salaire d’un AESH se calcule désormais selon une grille indiciaire nationale. Le montant brut dépend de l’échelon, de l’indice majoré et du temps de travail réalisé. Un AESH à temps complet (35 heures hebdomadaires) débute à 1 826 € brut par mois (échelon 1), équivalent à environ 1 467 € net. En fin de carrière, à l’échelon 11, la rémunération atteint 2 239 € brut, soit 1 800 € net.
Pour la grande majorité, le temps de travail reste inférieur au plein temps : la norme s’établit à 24 heures par semaine durant 41 semaines, soit 62 % d’un temps complet. Dans ce cas, le salaire descend à 1 132 € brut et 910 € net par mois pour un débutant. Le versement est réparti sur douze mois, y compris pendant les vacances scolaires.
Voici les repères à avoir en tête selon l’échelon et le temps de travail :
- Échelon 1 (temps complet) : 1 826 € brut / 1 467 € net
- Échelon 11 (temps complet) : 2 239 € brut / 1 800 € net
- Échelon 1 (62 % du temps) : 1 132 € brut / 910 € net
La quotité de travail, l’ancienneté et l’échelon déterminent le salaire. L’indice majoré, multiplié par la valeur du point fonction publique, donne le montant brut mensuel. Un garde-fou existe : aucun salaire à temps complet ne peut descendre sous le SMIC. La grille s’applique à tous, partout en France, hors compléments ou primes supplémentaires.
Indemnités, primes et compléments de salaire : ce qui change pour les AESH en 2025
À la rentrée 2025, le système indemnitaire des AESH s’enrichit de nouveaux dispositifs. L’indemnité de fonction s’impose comme la nouveauté majeure : elle est versée à l’ensemble des AESH, à hauteur de 1 529 € brut par an à temps plein, ce qui représente près de 79 € brut par mois pour ceux effectuant 62 % du temps. Objectif : reconnaître la spécificité et l’engagement du métier, souvent précaire et polyvalent.
Une fonction de AESH référent donne accès à une indemnité supplémentaire de 660 € brut par an. Ce sont les agents qui assurent la coordination ou accompagnent la formation de leurs collègues. L’affectation en réseau d’éducation prioritaire (REP) ou REP+ ouvre droit à des montants mensuels supplémentaires : 92,17 € en REP, 271,92 € brut en REP+ à temps plein. En travaillant à 24 heures par semaine, ces primes tombent à 57,15 € et 168,59 € respectivement.
D’autres compléments s’ajoutent, selon votre situation personnelle :
- Supplément familial de traitement lié au nombre d’enfants à charge
- Indemnité de résidence dépendant de la zone géographique (jusqu’à 3 % du traitement de base)
- Prise en charge de 75 % des frais de transport domicile-travail
La revalorisation salariale appliquée au 1er janvier 2024, de 11 à 14 % selon l’échelon, reste maintenue pour 2025. Aucun versement exceptionnel n’est prévu pour l’instant, après la prime unique de 500 € brut en 2023.
Expérience, temps de travail, conseils pratiques : les clés pour mieux comprendre et défendre sa rémunération
Le parcours salarial d’un AESH s’articule autour de critères précis. L’échelon est le premier à surveiller : chaque année d’ancienneté permet d’avancer, de voir son indice majoré progresser, et donc son salaire brut augmenter. En début de carrière à temps plein, la rémunération s’établit à 1 826 € brut mensuels (échelon 1), pour culminer à 2 239 € brut à l’échelon 11. Après cotisations, cela donne 1 467 € à 1 800 € net sur un service complet.
La quotité de travail influe directement sur le salaire versé. Un service à 62 % du temps plein, soit 24 heures par semaine, assure un traitement réparti sur douze mois, y compris pendant les vacances scolaires. Dans cette configuration courante, la rémunération nette varie de 910 € à 1 116 € selon l’ancienneté. Même si le salaire ne descend pas sous le SMIC à temps plein, les temps incomplets restent pénalisants sur la fiche de paie.
Quelques réflexes simples permettent de garder la main sur sa rémunération :
- Examinez chaque mois votre fiche de paie : quotité, échelon, primes (REP, référent, résidence) doivent apparaître clairement
- N’hésitez pas à solliciter la DSDEN ou le rectorat si un doute subsiste sur le calcul du salaire
- En cas de difficulté à faire valoir vos droits, appuyez-vous sur une organisation syndicale : collectivement, le rapport de force pèse davantage dans la défense de la profession
La mobilisation collective ouvre la voie à des avancées. Tant que la question de la reconnaissance et de la justice salariale reste sur la table, le combat des AESH ne peut que s’amplifier. Et si le salaire d’aujourd’hui ne reflète pas encore la valeur du métier, le défi est lancé : combien de temps faudra-t-il encore pour que l’engagement quotidien des AESH trouve pleine reconnaissance ?